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Danse et Ostéopathie

  • par Aline Farre Lonjon
  • 14 nov., 2017

Portrait d'Alexia Dury, danseuse professionnelle:

C'est tout naturellement que ce post sur la danse s'est créé !
La danse a toujours fait partie de ma vie, elle m'a grandement appris sur l'étude du corps et durant tout mon apprentissage ostéopathique :comment placer son propre corps par rapport au patient, comment tester un patient sans se faire mal, comment faire "corps" avec son patient et prendre le rythme de ce dernier ...
L'harmonie des mouvements , la prise en compte global du corps sont deux des principes fondamentaux en ostéopathie et en danse !
De nombreux parallèles peuvent être fait entre ces deux disciplines.
J'aime particulièrement travailler avec les danseurs car ils ont une connaissance très fine de leur corps et sont très réceptifs et à l'écoute lors des séances d'ostéopathie.
Plutôt que vous faire un cours de biomécanique et d'anatomie , je préfère vous faire partager mon expérience auprès d'Alexia , amie et patiente depuis toujours !
Je la remercie de nous faire partager aujourd'hui son expérience professionnelle et sa vision de l'ostéopathie.

Alexia, peux tu te présenter à nos lecteurs ?

J’ai aujourd’hui 33 ans et suis maman de deux garçons de 4 et 6 ans.
Je travaille dans le milieu artistique plus particulièrement celui de la danse à travers l’enseignement et la création chorégraphique.
Mon parcours de danseuse m’a permis de découvrir différentes formes artistiques, il m’a permis de rencontrer énormément de monde et par conséquent a fait de moi une personne assez ouverte.
J’ai la chance d’avoir un métier passionnant et de pouvoir en vivre. Je suis aujourd’hui professeur de danse diplômée d’Etat et dispense des cours de danse classique , contemporaine et des cours de Pilates.

Quand et comment la danse est-elle entrée dans ta vie ?

J’ai commencé la danse à l’âge de 6 ans et je n’ai dès lors jamais cessé de danser !
J’ai débuté par l’apprentissage de la danse classique dans la ville de Saint Etienne puis je me suis rapidement orientée à l’adolescence vers la danse contemporaine qui m’offrait plus de liberté. Je crois que la danse m’a toujours plu. Elle a toujours été pour moi un moyen de communication fort et une manière de libérer une grande timidité. Même si la danse demande un travail immense et une rigueur absolue , elle a toujours été pour moi une échappatoire , un moyen d’accéder à la liberté…

Quel est ton parcours professionnel ?

Après avoir obtenu mon baccalauréat , j’ai souhaité poursuivre une carrière artistique.
J’ai donc passé de nombreuses auditions dans des grandes écoles de danse et ai été reçue à EPSEDANSE à Montpellier où j’ai passé deux ans. J’y ai reçu un enseignement poussé avec 6 à 8 heures de danse chaque jour dans différentes disciplines.
J’ai obtenu mon examen d’aptitude technique en danse contemporaine à l’issue de ces deux années de formation.
Je suis ensuite revenue sur la région stéphanoise et ai été engagée dans la compagnie Résonance de Kada Ghodbane où j’ai dansé deux ans.
J’ai eu la chance de travailler en collaboration avec la compagnie « Ballets Jazz Art » de Raza Hammadi.
Parallèlement, j’ai continué à étudier pour pouvoir obtenir mon Diplôme d’Etat de professeur de danse.
L’enseignement est alors venu prendre une grande place dans ma vie.
J’ai appris à développer une lecture du corps de mes élèves pour pouvoir leur apporter des outils de travail et leur donner des corrections claires sur leur posture, leur façon d’appréhender les difficultés techniques , les qualités de corps.
J’ai aussi appris à utiliser des outils pédagogiques pour pouvoir travailler aussi bien avec des adultes qu’avec des enfants de 4 ans.
Aujourd’hui , je me lance dans une nouvelle aventure chorégraphique en créant ma compagnie professionnelle:
la compagnie Corps à Corps vient de voir le jour et annonce, je l’espère, de belles choses en perspective….

Peux-tu nous décrire une de tes semaines type?

Je danse environ entre 25 à 30 heures par semaines reparties sur 6 jours soit environs 5 heures par jour.
Ayant un emploi du temps décalé, on peut dire que mes journées sont scindées en deux parties . Je m’occupe de mes enfants sur la première partie de la journée puis la seconde partie est consacrée à la préparation de mes cours ainsi qu’aux cours proprement dits.
Mes cours ne commencent qu’en fin de journée à partir de 17 heures et se terminent relativement tard vers 22 heures . Seule ma journée du mercredi est une « journée complète ».
Il s’agit de semaines où le rythme de travail est intense. Il nécessite une bonne forme physique et d’avoir un corps en parfaite santé.

Quelle place accordes-tu à ton corps et ton hygiène de vie ? 

En étant danseur, nous avons une perception très fine du corps et de ce qu’il s’y passe. Nous devons absolument être à son écoute. Il s’agit de notre principal outil de travail. Même malade ou blessée , je dois danser.
C’est parfois difficile pour des personnes plus sédentaires d’imaginer l’énergie dépensée par le corps sur 4-5 heures de cours. C’est un réel engagement physique. Le corps est en action en permanence.

C’est pour toutes ces raisons que j’apporte une attention particulière à donner les meilleures chances à mon organisme d’être en pleine santé.
Je mange sainement, des produits de qualité majoritairement bio. Je suis assez ouverte aux médecines homéopathiques, naturelles qui pour moi sont parfois de très bonnes alternatives aux médecines allopathiques.

Quand as-tu connu l’ostéopathie ? A quelle fréquence ressens-tu le besoin de faire une séance?

J’ai eu recours à l’ostéopathie assez jeune (14-15 ans peut-être pour les premières fois). L’ostéopathie est pour moi une nécessité à cause de mon travail. Dès que je sens que mon corps est en souffrance ou qu’il ne réagit pas comme il le ferait habituellement , je consulte un ostéopathe.
En moyenne, je consulte 3 - 4 fois par an mais cela peut être plus fréquent si je suis amenée à soigner une blessure par exemple.
Mon ostéopathe est d’ailleurs la première personne que je consulte pour une blessure. Dans un deuxième temps s’il s’avère nécessaire, je consulte un médecin . Je pense qu’il est essentiel de consulter au moins deux fois par an au minimum .

Qu’est ce que l’ostéopathie t’apporte dans la pratique de la danse?

L’ostéopathie m’apporte un soutien et me permet de soulager et guérir les blessures , de les prévenir parfois.
Elle permet aussi de continuer à développer une perception fine de ce qu’il se passe dans le corps . Il n’est pas rare que j’explique en début de séance mes perceptions sur des tensions , des douleurs. Elle aide à soulager des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, à rééquilibrer les tensions . Elle apporte aussi des réponses plus viscérales parfois quand cela est nécessaire. Je trouve d’ailleurs qu’il est important de trouver un ostéopathe qui allie le structurel et le viscéral.

Quels sont tes projets futurs ?

J’aimerais pouvoir développer ma compagnie en rendant la danse contemporaine encore plus accessible.
Elle souffre encore de nombreux préjugés et je souhaiterais pouvoir les faire tomber.
Je prépare ma première création qui traitera des émotions humaines. Son titre « AFFEKT » , issu de la ligue germanique, signifie « pulsion » . Dans cette pièce nous traversons les émotions , nous agissons sous leur emprise … Nous nous interrogeons sur le fait qu’aujourd’hui nous ne laissons plus nos émotions réagir, nous sommes dans la retenue… Cela nous nuit-il? Cela ne nous emmène pas vers la mécanisation des émotions, vers une déhumanisation?
Grâce à cette nouvelle étape de création artistique je souhaite aller plus loin dans mes démarches de danseuse. Je souhaite transmettre autre chose.
Parallèlement , je souhaite continuer d’enseigner et de transmettre la danse, son histoire … et évidemment de danser le plus longtemps possible tant que mon corps le permettra !
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